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ICI LE TEMPS DU MONDE FINI COMMENCE

Bernard Bazile

Vernissage le vendredi 10 juin 2022 à 18h
Ouverture du 11 juin au 6 août 2022
Du mardi au samedi de 14h à 18h et sur rendez-vous

"Ici le temps du monde fini commence" après Paul Valéry, "Regards sur le monde actuel", Paris, Stock, 1931

Ill.: Bernard Bazile avec le spéléologue Roger Widmer aux mines d’anthracite de Chandoline, mars 2022, photographie Damián Navarro

Plan de salle

Texte de salle FR
Exhibition text EN
Ausstellungstext DE

Lors d’une visite du Musée cantonal de géologie du Palais de Rumine, Bernard Bazile découvre une notice relatant une campagne de propagande liée à la pénurie et l’exploitation intensive du charbon en Suisse durant la Seconde Guerre mondiale. Elle accompagne un fragment d’anthracite (charbon) d’une centaine de kilos provenant d’un bloc de onze tonnes de ce minerai naturellement brillant mis à l’honneur et en valeur sur un camion qui sillonna la Suisse romande en 1941. Ce Géant du Valais, comme il fut nommé avec grandiloquence, finit sa tournée au Comptoir Suisse de Lausanne sur le stand des mines de Chandoline (Valais) dont il avait été extrait.

Bernard Bazile, par truchement temporel et des gestes triviaux, propose de se saisir de cette campagne de propagande étatique pour vérifier et réévaluer les notions de propagation et les limites de circulation d’une œuvre.

En 1931, dans l’avant-propos de Regards sur le monde actuel, les mots de Paul Valéry, acerbes mais chargés d’espoir, commentent une globalisation économique inéluctable et effrénée; l’auteur relie l’illusion du progrès aux phénomènes d’accélération de la clôture du monde et de l’imagination. Presque un siècle plus tard, ce constat impactant résonne avec les enjeux géopolitiques énergétiques actuels ; notamment la corrélation entre des situations d’instabilité ou de conflits armés et le regain d’exploitations minières polluantes.

Bernard Bazile reprend à son compte une inscription tirée de l’ouvrage de Valéry : le temps du monde fini commence. En ajoutant « ici », il ancre la phrase à Circuit et dans le contexte de l’art. Il propose une deuxième lecture, une définition du « musée » dans lequel tout objet est mort, faute de remise en jeu. Son expérience n’est plus accessible.

Bernard Bazile est un artiste qui jamais ne s’impose une obligation de faire. En réponse aux invitations qui lui sont adressées, il utilise le contexte d’exposition pour enclencher un brassage qui la relie à la réalité. Par le biais d’installations – dans lesquelles il introduit des codes visuels existants, identifiables – il examine certains comportements humains, interroge nos repères, nos jugements de valeur collectifs et nos automatismes. Il favorise les situations d’échange et les terrains d’expériences afin d’échapper à un discours univoque, codifié et clos. Cet espace de dialogue, contrecarre ou du moins perturbe, une prétendue sacralité de l’art qui réduit et induit souvent des valeurs hégémoniques simplistes.

Alerte et suspicieux des acquis faciles, Bernard Bazile pratique quotidiennement un détachement, une résistance douce et ce au-delà du monde de l’art. Sa pensée est mue par une volonté systématique de remise en jeu et d’autonomie. L’objectif étant de remuer, de produire des perturbations constructives et d’éviter une maîtrise maniériste et rigide. Bernard Bazile aborde son quotidien et les mondes qu’il est amené à fréquenter de manière souple et ludique avec une volonté de réactualisation, comme en témoigne sa recherche de dynamisme et de spontanéité. Il favorise la vivacité d’une intuition et en accepte les défauts qui chargent ses propositions d’un caractère singulier, indiscutablement humain.

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Au début des années 1980, s’éloignant des lieux traditionnels de l’art contemporain, Bernard Bazile investit le métro, le terrain vague, la salle de sport ou encore l’appartement avec une typologie d’œuvres intitulées Brillances. L’œuvre de Bernard Bazile a fait l’objet d’expositions personnelles : It’s o.k. to say no! au Centre Pompidou en 1993, Une mesure pour tous en 2004 à l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne et contribué à des expositions collectives dans de nombreuses institutions depuis cinquante ans. Né en 1952, il réside à Paris.



Circuit bénéficie du soutien de : Ville de Lausanne, État de Vaud, Loterie Romande et Profiducia Conseils SA


Remerciements à : Aldo Zoppi - prêteur d’un camion Saurer fabriqué en 1940, Roger Widmer - géologue et spéléologue, Roland Gerber et Felix Trösch - membres du Saurer Museum d’Arbon, Emixplor - explorateur de lieux historiques ou abandonnés en Suisse, Pierre Wüst - propriétaire du garage Saurer de Conthey, Leo Riesen - propriétaire d’un véhicule Saurer, Pascal Breux – président du Saurer Club Suisse Romande, Natal Zurbriggen - propriétaire de plusieurs camions Saurer et membre du Saurer Club Suisse Romande, Nicola Scopetti - vice-président du Club Saurer Ticino, M. Mantegazzi - propriétaire de camions Saurer, Natacha Anderes, Luca Delachaux - photographe, Julien Aubert, Brune Bazile, Ivo Meulemans, Didier Rittener et Nicolas Eigenheer

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