Die Tödliche Doris
Maria, 1985-1986/2013
coussins avec rembourrage en plume, batik, broderie set de quatre coussins, chacun 38 × 38 × 10 cm
Le coussin comme instrument pour atténuer la voix et la faire entendre comme un cri perçu de loin, Maria! Maria! c’est le nom d’une enfant qui, portant un anneau à la cheville, une robe et une barrette dans les cheveux, s’enfonce peu à peu dans un marais, Maria! Maria! et son histoire tragique est chantée par Die Tödliche Doris, sur scène d’abord, invitée par le commissaire d’exposition et galeriste René Block dans le cadre du programme d’accompagnement de l’exposition « Der Hang zum Gesamtkunstwerk » une nuit de Saint-Sylvestre sur la scène du Delphi- Palast à trois heures et demie du matin, le public déjà bien ivre et bruyant, coussins devant la bouche, Maria! Maria! puis dans un vidéo-clip, tourné dans le Viktoria Park à Kreuzberg, dans un décor enneigé qui semble aujourd’hui totalement surréaliste voire artificiel, puis les coussins, sur lesquels les paroles de la chanson ont été brodées pour ne pas devoir les apprendre par cœur, sont devenus une œuvre, qui est achetée par un galeriste de Stuttgart qui ne s’acquitte que de 300 Deutsche Mark sur les 1500 fixés tout en continuant à insérer à cher prix des annonces pour sa galerie dans les magazines d’art, Die Tödliche Doris décidant alors de récupérer la somme manquante en faisant de l’œuvre d’abord unique un multiple de 48 sets vendus chacun 250 DM, Maria! Maria!
Notes libres et incomplètes sur les oeuvres exposées, par Yves Rosset