CIRCUIT
Centre d’art contemporain
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Can’t Forget What I Don’t Remember

Omar Ba, Catherine Bertola, Rossella Biscotti, Image Junky , Jelena Martinovic , Marzia Migliora , Guillaume Pilet , Cristián Valenzuela, White Circle Crime Club

une programmation de Federica Martini dans le cadre des URBAINES 2009

Vernissage le vendredi 04 décembre 2009 à 18h00
Performances sonores de White Circle Crime Club le vendredi 4 décembre à 19h00 et le dimanche 6 décembre à 16h30

Ouverture du 04 décembre au 19 décembre 2009
je-ve-sa de 14h à 18h et sur rendez-vous

FERMETURE DE L'EXPOSITION LE 19 DECEMBRE 2009

Can’t Forget What I Don’t Remember est un évènement hors les murs de l’exposition Renée Green. Ongoing Becomings. Rétrospective 1989-2009, Musée cantonal des Beaux-Arts / Lausanne (www.mcba.ch).
L’édition de White Circle Crime Club est réalisée dans le cadre d'un partenariat avec Le Courrier, Genève.

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Décembre 2009 – première partie : Iles. “ Alors l’homme au timon vit une terre lointaine et voulut passer tout droit, faire comme s’il s’agissait du mirage d’une autre terre, une image venue de l’autre bout du monde à travers l’espace, mais les hommes – qui n’avaient jamais été marins – protestèrent, dirent qu’ils voulaient débarquer à cet endroit même, ‘c’est une île de la carte’ ont-ils hurlé… ” José Saramago, Le Conte de l’ile inconnue (2001)

Février 2009 : Discussion sur Renée Green avec Nicole Schweizer. Quelques notes, quelques mots-clés autour des œuvres qui, au mois d’août, vont arriver à Lausanne, dans le cadre de la rétrospective “ Ongoing Becomings ”: Mémoire, mémoire des lieux, identités, collection, classification, archive, texte, son, couleur/noir et blanc, cinéma, H/histoires, Robert Smithson, Black Is A Color/Zabunyan, fluctuations. Dans le catalogue de "Ongoing Becomings" (2009), Elvan Zabunyan écrit : “ Entrer dans son travail, c’est retracer les nombreux territoires (géographiques, culturels, mentaux…) traversés, retrouver les innombrables sources convoquées par une artistes érudite, réfléchir à une pratique artistique et littéraire qui interroge sans relâche la réalité la plus contemporaine. ”
Collection, mémoire des lieux. J’écris à Catherine Bertola et lui demande si elle aimerait réaliser un dessin de poussière à Circuit. L’espace est un white cube, rien à voir avec les murs du Victoria & Albert Hall Museum où j’avais vu ses dessins la première fois. Pas de possibilité de se souvenir des histoires – britanniques, domestiques – que ses tapisseries en poussière évoquent d’habitude. Le lien entre Catherine et la collection vient d’un roman, Hunthers & Gatherers (1991) de Geoff Nicholson, où l’auteur commence son récit sur des collectionneurs compulsifs en soulignant la capacité de la poussière à, elle-même, collectionner : “ La poussière rassemble. Elle tombe sur les vieilles moquettes, les revêtements de noyer, le velours côtelé, la mélamine. Elle s’accumule sur les cimaises, dans les contours des bergères de porcelaine, dans les coins des salles à débarras ; saletés restées en place malgré les chiffons et les aspirateurs… Elle passe à travers les portes et les fenêtres, loge dans nos habits et dans l’air, s’amasse dans toutes les fissures. ”

Mars 2009 : Temps, mémoire. Nous travaillons autour de l’idée de “ résonances ”. Pas forcément comme un statement, mais pour sa capacité à activer des liens horizontaux et éphémères. Autour de ce mot et de l’idée de ne pas montrer des pièces “ d’après ” ou “ autour ” des travaux de Renée Green, mais en “ résonance avec ” eux, le projet d’exposition commence à se tisser. Au mois de février, Jelena Martinovic montre “ Hier und Jetzt ” à Zurich, sur les échafaudages qui couvrent la façade de l’Hôtel de ville. Identités, couleur. Assez vite émerge l’idée de traduire le texte et de positionner la pièce sur la fenêtre de Circuit, face à la gare. “ Je peux mettre en relief les différences entre souvenirs personnels (mémoire) et fiction, et aussi quelques-uns de leurs points communs – l’endroit où ces deux habilités se rencontrent et où cette jonction est symbiotique. Mais l’authenticité de ma présence ici est liée au fait qu’une très grande partie de mon propre héritage littéraire est l’autobiographie. ” Toni Morrison, The Site of Memory (1990)

Avril 2009 : Archive. A Milan, rencontre avec Nico Dockx. Il donne une conférence sur la question du temps et de son archive, accumulée pendant des années, qu’il est aujourd’hui en train de détruire. Au fur et à mesure qu’il avance, Nico publie des journaux où il remet en forme des éléments de son archive, chaque journal est comme une île, une condensation des souvenirs des textes et d’images. Dans les notes de Nico : “ Un archive s’étire et rétrécit. Un historien de l’art voit des trous dans les archives. Moi pas, car tout est dans ma tête. ” Je lui demande s’il aimerait participer à l’exposition. Nico propose d’amener une installation vidéo. Finalement, au mois de juillet, il m’envoie une nouvelle proposition. Musique, archive. Nico écrit : “ L’idée est de venir avec un groupe de dix personnes, qui a travaillé ensemble depuis 2008 sur une série de projets sonores appelés Seismographic Fabrics, à Hanovre, Vilnius et Berlin, et de performer trois soirs de suite en laissant le travail résonner d’un soir à l’autre et de voir de quelle manière ce travail d’improvisation collective évolue au fur et à mesure et intègre ses propres échos et fréquences. ”

Mai 2009 : Mémoire, texte. Marzia Migliora m’envoie son livre de dessins. Nous discutons de quel regard poser sur les questions soulevées par l’exposition. Elle décide de les survoler, en présentant une sélection de dessins qui traitent de l’idée de mémoire et d’autobiographie. Elle vient d’éditer un livre qui les inclut tous, sans texte, un dessin par page – une histoire qui semble se développer comme une ligne droite, dans le livre ainsi que dans l’exposition, mais qui en même temps nous arrête, à chaque image, à cause des différentes temporalités qu’elle convoque.

Juin 2009 : Archive, identité, noir et blanc. Dans la vidéo The Undercover Man, Rossella Biscotti interroge Joseph Pistone a.k.a. Donnie Brasco, sur sa collaboration avec la CIA lors d’une opération contre la Mafia datant de 1976-1982. Agent secret sous couverture, Pistone a changé d’identité et a voyagé sous différents noms. Une fois que son rôle a été dévoilé au public, il raconte son expérience dans l’autobiographie The Undercover Man. Rossella décide d’enquêter sur son expérience, de tester ses souvenirs en tant que Pistone dans un setting de cinéma noir américain des années 1940. L’archive dans laquelle elle puise ses informations est Joseph Pistone lui-même. C’est lui le dépositaire de toutes les informations – celles des documents d’archive sonore intégrés à la vidéo, mais aussi les nouveaux éléments de reconstruction contradictoire qui émergent du dialogue avec Rossella. L’archive est sa mémoire. Une fois la vidéo réalisée, Rossella n’a pas gardé les documents qu’elle a déniché pendant ses recherches. Ces dernières, comme l’Histoire, l’intéressent dans la mesure où elle peut les transformer en quelque chose d’autre – en une pièce.

Septembre 2009 : H/histoires, fluctuations. Guillaume Pilet présente une installation de quatre peintures et trois sculptures en pâte de sel sur socle en bois “ dont la mixité des matériaux, écrit-il, s’inscrit comme des influences dans l’idée d’une esthétique de l’action. Ces expérimentations se prolongent dans la conception d’espaces d’exposition spécifiques. Une série de peintures-cible, en dialogue avec des sculptures abstraites en pâte de sel, questionnent la relation entre art et artisanat, survivance subconsciente de formes et héritage revendiqué. ” H/histoires, identité, collection. Dans la même salle, Cristiàn Valenzuela montre cinq gravures sur bois. Les images reproduisent, en négatif, des sujets d’architecture moderniste chilienne des années 1926-1954. Le travail commence “ par la classification et l’archivage d’une collection de timbres postaux – eux-mêmes des gravures qui, collées sur les enveloppes, accompagnent les petites histoires individuelles contenues dans les courriers –, récupérés d’une collection particulière ”. Une fois éliminée toute référence contextuelle, les images de la grande Histoire nationale normalement racontée par les timbres sont gravées sur MDF et donnent lieu à une nouvelle image. H/histoires, identité, collection. Juste à côté, quatre toiles et deux peintures sur cartons d’Omar Ba renvoient à l’histoire d’une autre collection – celle des médailles attribuées aux vétérans sénégalais qui ont participé à la Seconde Guerre mondiale. Rassemblées par l’artiste et ensuite redistribuées dans ses peintures, les médailles témoignent d’une partie refoulée de l’histoire de la guerre et en reconstruisent, d’un point de vue subjectif, une partie du récit.

Octobre 2009 : “ C’est comme un souvenir que je n’imaginais pas avoir, ou dont je n’aurais jamais pensé que je me souviendrais. ” Phrase recueillie par Nico Dockx à Boston en 1999.

Décembre 2009 – deuxième partie: Classification, collection. Le dispositif de consultation d’Image Junky arrive à Circuit et les fac-similés d’images sont plastifiés et positionnés sur la structure en bois et métal qui ouvre l’exposition. “ En utilisant une métaphore de Leon Battista Alberti, on pourrait considérer [la collection] comme le lieu de la non-existence, comme le rivage de la mer, qui est un espace très particulier et insaisissable parce que constamment modifié par le va-et-vient du mouvement des vagues. De la même manière, dans les collections, des mouvements contrastants et répétés modifient en continu la physionomie de l’ensemble, lui interdisant la fixité de l’identification. ” Adalgisa Lugli, Naturalia et Mirabilia (1991)

FM

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