Vernissage
Jeudi 5 septembre 2024 à 18h
Ouvert
06.09–12.10.24, Mardi–samedi 14h–18h
Visite commentée en présence de l’artiste
Vendredi 6 septembre 2024 à 17h30
Image
détail du livre d’or d’exile de Magnus Hirschfeld, 1933-1935, Deutsches Literaturarchiv Marbach
Communiqué de presse FR
Press release EN
Presse-Mitteilung DE
Plande salle FR
En 1935, Li Shiu Tong est appelé à Nice où son amant Magnus Hirschfeld vient de mourir d’une attaque cérébrale. Un moulage du visage de Hirschfeld est réalisé dans les heures qui suivent, ce masque mortuaire que Li Shiu Tong aura en sa possession jusqu’à sa mort à Vancouver en 1993. Avec quelques écrits, photos et objets, le masque a été sauvé des ordures par le voisin de Li Shiu Tong et donné à la Magnus Hirschfeld Gesellschaft à Berlin. Le masque mortuaire et une sélection d’archives sont réunis par Kévin Blinderman et sont au cœur de son exposition personnelle « Li Shiu Tong et Magnus Hirschfeld » à CIRCUIT Centre d’art contemporain.
Kévin Blinderman dresse le portrait d’un couple extraordinaire. Extraordinaire non seulement en raison de la différence d’âge, d’origine et de statut, mais aussi en raison du manque de représentations que nous avons des relations homosexuelles entre hommes. Le portrait dressé par Kévin Blinderman est tout d’abord matériel, puisqu’il présente une sélection d’objets et de matériaux qui aident à déterminer la nature de la relation entre Li Shiu Tong et Magnus Hirschfeld. D’autre part, Blinderman brosse le portrait intellectuel d’un couple qui s’est mobilisé toute sa vie par la recherche et s’est battu pour les minorités sexuelles et de genre.
Li Shiu Tong (1907-1993), étudiant en médecine de la Hong Kong britannique, a rencontré le médecin et sexologue juif allemand Magnus Hirschfeld (1868-1935) à l’université St John’s de Shanghai en 1931. Magnus Hirschfeld était en tournée pour une durée de 18 mois, de New York à Shanghai, et Li Shiu Tong devait l’assister lors de cette dernière étape. À la fin de ces conférences, en 1932, Li Shiu Tong s’installa finalement en Suisse avec Magnus Hirschfeld. Dans le contexte politique qui a conduit à l’élection d’Adolf Hitler et à la destruction de l’Institut für Sexualwissenschaft de Hirschfeld à Berlin par les nazis en 1933, Magnus Hirschfeld fut forcé de vivre en exil, d’abord à Ascona et à Zürich, puis à Paris et à Nice.
Aux portraits de Li Shiu Tong et de Magnus Hirschfeld, Kévin Blinderman en ajoute un autre, moins spéculatif que réparateur. Il greffe ainsi au canon de la peinture figurative moderne un motif manquant : des hommes qui s'embrassent. Le genre d'hommes qui ne peuvent s'empêcher de se toucher. Un baiser entre amoureux. Un « French kiss » plutôt qu'un Bisou caramel, titre de la série de peintures à l'huile de Kévin Blinderman.
Kévin Blinderman (né en 1994) vit et travaille à Paris. Il a récemment exposé à Sultana à Paris et Arles, à la Haus N. à Athènes, avec Conditions, Toronto, au Basel Social Club, aux Kunst-Werke Berlin, au Confort Moderne à Poitiers, avec la Boros Collection au Berghain à Berlin, à Profil à Paris, au BPA// Raum du Berlin program for artists, et à la Kunsthalle Bern.
Ce projet est possible grâce au soutien de la Magnus Hirschfeld Gesellschaft Berlin.
Soutiens
Ville de Lausanne, État de Vaud, Loterie Romande, Fondation Ernst et Olga Gubler-Hablützel, Fondation Casino Barrière Montreux, Profiducia Conseils SA