Louidgi Beltrame
PROLONGATION JUSQU'AU 6 JUILLET
Ouverture du 25 mai au 6 juillet 2019
jeudi, vendredi, samedi de 14h à 18h et sur rendez-vous
Projection au Cinéma Bellevaux le jeudi 20 juin à 20h
Nosotros también somos extraterrestres,
2014 et El Brujo, 2016
suivie d’une discussion avec Louidgi Beltrame
Cinéma Bellevaux, rte Aloys-Fauquez 4, 1018 Lausanne
Entrée 5.- (prix de soutien 15.-)
www.cinemabellevaux.ch/prochains-evenements/louidgi-beltrame
texte de salle par Isaline Vuille
plan de salle
Exposition personnelle proposée par Isaline Vuille, curatrice et historienne de l’art.
Pour sa première exposition personnelle en Suisse, Louidgi Beltrame déploie à Circuit un projet élaboré au cours de plusieurs années au Pérou.
Artiste aux pratiques multiples (vidéo, photographie, dessin, sculpture), Beltrame s’intéresse aux lieux chargés de mémoire et d’histoire, témoins de l’action des sociétés humaines ; il s’est ainsi déplacé à Hiroshima, Chandigarh ou Brasilia.
Au Pérou, c’est sur les pratiques chamaniques et la médecine vernaculaire que Louidgi Beltrame s’est concentré, suite à sa rencontre avec le curandero (terme espagnol pour guérisseur) José Levis Picón Saguma lors d’une autre recherche en 2012.
Le coeur du projet – comme le coeur du travail du chamane – consiste en une cérémonie de guérison clandestine et nocturne de sept heures appelée mesa curandera, lors de laquelle le curandero combine l’utilisation du cactus psychoactif San Pedro avec des danses collectives, des chants et incantations, ainsi que l’activation d’objets magiques. Afin de filmer ces cérémonies dans l’obscurité complète, l’artiste développe une caméra spécifique à vision nocturne, produisant des images aux nuances roses presque irréelles.
La pratique des curanderos intéresse particulièrement Beltrame en tant que forme de résistance postcoloniale, caractérisée par un syncrétisme intégrant des éléments de la culture coloniale dominante (catholicisme) à des traditions préhispaniques réprimées. Ces formes hybrides peuvent être analysées comme un camouflage adaptatif développé́ par les populations pour survivre à l’Inquisition, puis à la répression coloniale.
A Circuit, l’installation vidéo déplace les caractéristiques spatio-temporelles de la mesa dans l’espace d’exposition. Le dispositif est accompagné de différentes pièces qui éclairent certains aspects de l’expérience : des dessins de personnages entre souvenirs du réel et hallucinations, entre figures précolombiennes et cartoons ; des photographies de lagunes et montagnes sacrées ou de la préparation du breuvage curatif ; des films super 8 documentant
des huacas, pyramides-témoins de plusieurs strates historiques, ainsi que les excavations sauvages des huaqueros – ‘découvreurs-pilleurs’ de tombes qui fournissent collectionneurs et musées tout en participant d’un système de connaissance magique.
Deux films plus anciens et complémentaires au projet d’exposition visible à Circuit, seront projetés le 20 juin prochain en collaboration avec le Cinéma Bellevaux. Il s’agit de Nosotros también somos extraterrestres (2016) et El Brujo (2014). Cette séance aura lieu en présence de l’artiste et sera suivie d’une discussion avec lui.
En parallèle de cette exposition, Circuit présente Préambule 5, un cycle d’accrochages fluctuants, initié dans le cadre du projet Ellipse et préfigurant l’exposition éponyme de la rentrée. Ce 5e épisode sera l’occasion de présenter et faire découvrir Cavaliers de l'Apocalypse, 1965, et Eclair tombant d'un nuage, 1972, deux peintures de Max Kohler.
Biographie :
Né en 1971 à Marseille. Louidgi Beltrame vit et travaille à Paris.
Il est diplômé de la Villa Arson, de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Marseille et du Fresnoy – Studio National des Arts contemporains.
Son travail a fait l’objet d’expositions personnelles au Centre d’Art Contemporain Passerelle à Brest (2018), au Palais de Tokyo, Paris (2016), au FRAC Basse- Normandie, Caen (2015), au Kunstverein de
Langenhagen, Allemagne (2015), à la galerie Jousse Entreprise, Paris (2019, 2014, 2012, 2008), à la Fondation d’entreprise Ricard, Paris (2010), au Centre d’Art Contemporain Les Eglises, Chelles (2010), au Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg (2008) et au Jeu de Paume, Paris (2006).
En 2018, il a participé à la 12e Biennale de Gwangju et en 2013, il a pris part au programme de films de la 11e Biennale de Sharjah ainsi qu’à de nombreux festivals dont le FID Marseille, Doclisboa et International Film Festival Rotterdam. Ses films ont fait l’objet de programmations monographiques au Centre Georges Pompidou (2011) et au Louvre (2013).
Sélection d’expositions collectives auxquelles l’artiste a participé : Stadtansichten, Kunstverein Heidelberg (2018) ; burning then, Médiathèque du FMAC, Genève (2017) ; Y he aquí la luz, Museo de arte Miguel Urrutia de Bogotá (2017) ; What is not visible is not invisible, National Museum of Singapore (2016) ; Flatland, Musée d’art contemporain de Sérignan (2016) ; Plagiar of Futuro, Hangar, Lisbonne
(2015) ; Michelangelo Antonioni, Cinémathèque Française (2015) ; Double Jeu, Frac Centre, Orléans (2014) ; Mutatis Mutandis, Secession, Vienne (2012) ; Video, an Art History (1965-2010): A selection from the Centre Pompidou and the Singapore Art Museum Collections, Singapore Art Museum (2011) ; Prisonniers du Soleil, Le Plateau, Paris, (2010).